Roquefort : une difficile tarde avec les splendides novillos de Yonnet

Une oreille pour José Antonio Valencia

Roquefort-Valencia-Yonnet

Reseña et photos Laurent Bernède pour vuelta

Le retour des novillos de Yonnet à la Monumental des Pins de Roquefort était un petit évènement rempli d’espoir pour l’aficionado à los Toros ! L’incertitude fait partie de la tauromachie, avec ses désillusions, ses instants de grandes émotions… rien n’est jamais écrit seul le Toro une fois dans le ruedo détient sa vérité, en espérant que les hommes qui acceptent avec courage de se mettre devant, lui permettent de se grandir, de dévoiler toute la race qui coule dans ses veines ! Beaucoup d’aléas…

Hier sont sortis des chiqueros 6 superbissimes novillos, limpios, astifinos, aucune corne n’a terminé en pinceau…les pattes ont tenu, la faiblesse n’a pas terni la course !  Superbement bien faits, con trapio…aucune cornes brochos, gueules fermées dans le combat ils se sont battus et n’ont pas fuis face à l’adversité !

Alors oui ce fut dur, violent, compliqué, dangereux, les Yonnet sont restés sur la défensive, court de charge, se livrant souvent peu et demandaient du toréo d’expérience, une lidia précise, la moindre erreur étant exploitée, de pouvoir aguanter les charges souvent violentes, tête à mi-hauteur ! bref ils exigeaient beaucoup et pour ne pas le cacher trop à ce niveau très vraisemblablement…Si la noblesse fit défaut, le superbe 3ième castaño a paru avoir le plus de parcours à la muleta. Ils allèrent au piqueros à 15 reprises, sans vraiment mettre les reins certes, mais hélas des puyas souvent traseras, replacées, voir dans l’épaule… des mises en suerte déficiente, voire inexistante

Être novillero c’est apprendre un peu plus toutes les tardes, engranger de l’expérience…au public aussi de comprendre que parfois un Torero ne peut pas…ne sait pas…ou a tout simplement peur !

Diego Peseiro : Silence avec qq sifflets (avis) – silence (avis)

Jose Rojo : Silence (2 avis) – silence (avis)

José Antonio Valencia : vuelta et 1 oreille

Quand a déboulé le 1er novillo, le Portugais Diego Peseiro fut d’entrée averti qu’il passerait un mauvais moment et ce fut le cas…totalement desconfiado face à ce manso con sentido qui ne lui pardonnerait rien, ce fut la panique dans le ruedo, des coups de capote dans tous le sens, des désarmés trop fréquents, 3 capotes étalés sur le sable de la Monumental dans 1 grand désordre dans la panique. Un tiers de banderilles catastrophiques qui sera hélas la ligne de conduite de toute la tarde !

Faena réduite à quelques tentatives de passe de châtiment en querencia contre les tablas, Peseiro à la regard vide, livide … et bien sûr beaucoup de difficulté à matar un toro non toréé. Le ton était donc donné, il ne sera vain de penser que ce 1er novillo resté dans les esprits de toutes les cuadrillas, ce qui pourrait expliquer leur déroute durant les 3h que dura la novillada. Peseiro tenta ensuite un quite sur le novillo suivant de Rojo, sans doute pour se redonner confiance mais là à nouveau il fut mis en défaut et se mis le novillo dessus.

Au 4ième moins âpre, il ne pesa pas et fut mis en difficulté à la muleta à nouveau dans de moindres proportions certes. Tiers de banderilles à nouveau catastrophique où le président de la course, Bernard Sicet exigea avec fermeté les poses réglementaires ! Très mauvaise après-midi pour Diego qui n’a de plus absolument pas assumé son rôle de chef de lidia.

Le chef de lidia par substitution fut en fait José Rojo, toujours présent dans les moments délicats et prêt à intervenir quand les compañeros étaient en danger…de même à noter ses essais de mise en suerte au piquero, il se montra volontaire avec toutefois du mal à rester quieto à la muleta, lui aussi eu des difficultés avec l’épée.

Mathieu Guillon ainsi qu’El Santo étaient à ses côtés.

Le Vénézuelien José Antonio Valencia par son entrega expressive et communicative, ses ganas de tous les instants a certainement contribué à ce que la tarde ne sombre pas dans l’ennui, touchant le meilleur sorteo de la course, surtout avec l’intéressant et magnifique castaño, il se montra appliqué, sincère dans la lidia et dans le sitio à gauche par naturelles aidés notamment. 3/4 d’épée au 3ième essai le priva de la 1ère oreille. Oreille qu’il coupa au 6ième grâce à une entière efficace sin puntilla, malgré une faena plus sur la défensive, contraint souvent à reculer et donc se replacer pour essayer de lier ce qui fut bien difficile.

Une prestation dans l’ensemble sérieuse qui a maintenu l’intérêt de cette course qui était difficile à appréhender, à comprendre…Le point de vue de Charlotte Yonnet présente sur les tendidos serait intéressant à connaître.

Seul Torero habillé d’argent qui fut à la hauteur et a honoré son rôle avec compétence et honnêteté, ce fut Mathieu Guillon de la cuadrilla de José Rojo auteur de 2 superbes paires au 5ieme novillo… salut mérité auquel nous sommes habitués ! respect…

Intéressante novillada non piquée matinale

Le franco-mexicain El Quitos fut mis en difficulté par l’Atanasio collant, de caractère de Malabat et ne sut trouver hélas la solution…(silence) Le sorteo lui a attribué le bon, voir l’excellent eral du jour, Landais lui aussi de Alma SERENA… superbe de trapio, très bien fait à l’allure de Toro avec un morillo et une tête imposant le respect…

El quitos hésitant au capote se rattrapa sur un joli quite en réponse à celui fait par Pedro luis…compétencia buena ! Très bon début de faena par doblones élégants, plus centré, il tire de bonnes séries sur les 2 mains tout en restant en dessous des grandes qualités de cet éral racé, encasté et d’une belle noblesse. L’entière de côté en restant aimable suivi de qq descablellos n’empêcheront pas 1 oreille d’encouragement. (1 oreille et vuelta au novillo)

Le Péruvien Pedro Luis fit preuve tout au long de la matinée de beaucoup d’envie, sous les conseils de Morenito de Aranda présent dans le callejon. Volontaire devant le Santa Coloma collant de Turquay, il fut bien calé sur les derechazos, plus en difficulté sur la main gauche. Varié et avec la planta au capote sur ses 2 erales, notamment celui du Lartet, qui avait hélas quelques difficultés de locomotion, la race prenant le dessus, l’eral tenu le parcours en remontant au cours de la faena permettant au novillero de s’exprimer muleta en main. (Salut et vuelta)

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