Daniel Luque domine la tarde. GALERIE PHOTOS
Pour la dernière corrida du cycle dacquois, les organisateurs ont eu le nez fin dans l’élaboration du cartel, car c’est les deux triomphateurs de la féria d’août qui se sont affrontés lors d’un mano a mano. La jauge a été revue à la hausse et le public a garni environ 75% des arènes sous un beau et chaud soleil. Cette corrida était aussi la dernière pour « Lulu » le chef des areneros qui faisait sa despedida après de nombreuses années de bons et loyaux services. Présidence Franck Lanati. Sobresaliente Jérémy Banti.
Les toros de Victoriano del Rio et Cortes (1er, 2ème et 3ème) de présentation correcte n’ont pas marqué l’après-midi de leurs empreintes. De comportements variés, fades, ils ont donné peu d’émotion manquant de force, de fond et de combativité excepté l’ultime noble, le meilleur du lot.
Daniel Luque (2 oreilles, silence et 2 oreilles) reçut en douceur son premier adversaire du fer de Cortes en marchant lentement vers le centre. Le toro fut économisé sous le fer car il fléchit des antérieurs à plusieurs reprises. Faible et sans charge, Luque inventa une faena avec douceur, dans un toreo de salon de grande classe et d’une grande justesse technique. Le maestro fut seul en piste et le faible toro ne transmit pas d’émotion. Luquesinas et Bernadinas pour conclure avant une épée d’effet instantanée. Deux oreilles surprises tombèrent du palco sous les sifflets. Le troisième fut bien mis en suerte et s’employa sous le fer de Juan de Dios Quinta. Roca Rey partit au quite par chicuelinas mais Luque lui montra qui est le patron et répliqua par des gaoneras serrées. Le toro est compliqué et serre le torero qui ne souhaite pas céder du terrain. Malgré de bons passages, il ne parvint pas néanmoins à s’imposer et s’éternisa au descabello. Il reçut le cinquième par des véroniques allurées et douces. Il invita avec classe Jérémy Banti au quite avant un brindis à Lulu. Il servit une nouvelle faena pleine de douceur et de classe face à un faible adversaire sans transmission. Final près des cornes qui sembla captiver l’assistance avant une épée efficace. Deux oreilles de plus ?!
Andres Roca Rey (1 oreille après avis, silence après avis et 2 oreilles) apparut un peu plus en dedans que son compañero du jour. Discret à la cape et peu présent dans la lidia, il resta un peu dans sa zone de confort. Son premier toro de Cortes fut faible et raccourcit rapidement ses charges pour ne pas déplaire au torero, qui le toréa sur des terrains réduits en circulaire. La faena dura et le toro en a marre et partit contre les planches où il fut estoqué. Petit trophée pour le péruvien. Le quatrième s’employa un peu au cheval. Roca Rey débuta contre les planches puis lia deux séries de bonnes tenues mais ne parvint pas à s’imposer totalement face à un adversaire compliqué. Ne pouvant pas laisser Luque seul en triomphe, il reçut avec détermination l’ultime par gaoneras mais se fait désarmer au capote. Début de faena par des statuaires où le toro sauta dans la muleta. Le toro est noble et a du fond. Roca Rey le toréa avec précision, liant de belles séries profondes. Malheureusement, il ne continua pas dans ce registre et ne profita pas de toutes les capacités du toro. Il toréa entre les cornes où il ne bougea pas les pieds pour s’imposer, ce qui porta sur les tendidos puis l’estocade finale lui ouvrit la grande porte.