Reportage campo : Javier Cortes, la vérité de ce qui est authentique

« Les aficionados français respectent les toreros ne trichent pas »
Javier Cortes-tienta-reportage

Reportage : Thierry Rippol (Toreria.net pour vuelta)

Après son alternative en 2010 et une confirmation à Madrid quelques semaines plus tard, l’ancien élève de l’Ecole Taurine de Madrid a peu à peu disparut des écrans radars, jusqu’à rester trois ans sans mettre l’habit de lumières…. Jusqu’à ce que, fin 2014, Stéphane Fernandez-Meca le remette dans le sens de la marche devant l’aficion française…. Une opportunité qu’il saura saisir, en surprenant plus d’un par sa tauromachie sincère, même si l’épée lui fit cruellement défaut….

 « Ici j’ai rencontré des gens qui m’ont ouvert leur porte, Laurence et Manu (Turquay), Jean-Michel (Sola), Marion, etc etc …et ils ont décidé de m’aider, sans contrepartie… C’est sûr que je me sens un peu chez moi… ». C’en est suivie la création d’une peña au nom du torero. « Il s’est créé des liens d’amitié avec toute ces personnes qui me soutiennent, notamment pour ma préparation au campo, c’est primordial pour moi…. »

Bien qu’ayant l’image d’un torero de France, Javier a toréé assez peu chez nous, Vergèze, Saint Martin de Crau, Céret… Et il est évident qu’il aimerait entrer dans toutes les ferias et arènes importantes du circuit français. « Je pense que de par mon combat et mes efforts, je mérite d’être davantage engagé chez vous… Mais ça viendra…»

Qu’est ce quelle a cette aficion française qui permet à des toreros de reprendre place dans le circuit avec certes un fond plus toriste ? Tel Octavio Chacon, E. de Justo, Alberto Aguilar, El Fundi… « Les aficionados français aime la tauromachie, il respecte le toro et les toreros méritants, ceux qui ne trichent pas… Ils les valorisent même… »

Saint Martin de Crau-Javier Cortes

Peu à peu il retrouve sa place et fin 2017 il retourne à Madrid et est désigné comme le triomphateur du Desafio ganadero… Ce qui lui ouvre les portes de Las Ventas pour cette année et pour la goyesca du 2 mai… un grave coup de corne ne l’a pas empêché de poursuivre une faena pleine d’authenticité pour couper une oreille tres importante.

S’en suivent quatre autres corridas madrilènes et une autre blessure… « Les coups de cornes et les blessures font parti du métier de torero surtout quand tu te mets devant, sans tricher, c’est comme ça, il faut faire avec et continuer, revenir encore plus fort… ». Et les blessures il sait de quoi il parle, et le toreo de vérité aussi… « Toréer avec franchise, sincérité et transmettre des sentiments, c’est ce que je recherche…. Et plus tu toréais, plus ta tauromachie gagne en expression artistique… »

Et cinq contrats à Las Ventas en ont fait le torero de Madrid avec O. Chacon…. « Madrid, c’est un public qui me soutient, mais il est aussi beaucoup exigeant, et c’est normal c’est la première arène du monde. » Cinq corridas très différentes avec tout type d’encastes. « Et ce n’est pas évident de structurer des faenas à des animaux souvent compliqués ce qui nécessite d’avoir une technique très épurée. » Avec un positionnement parfait, la pureté de sa gestuelle, la précision et la douceur de ses toques, Javier Cortes est un torero qui peut affronter tout type de toros, mais qui ne veux pas être enfermé dans une catégorie particulière. 2018 aura été une temporada positive pour lui, terminant avec un nombre de corridas qu’il n’avait même pas envisagé, 11…. Il va traverser l’Atlantique cet hiver pour une corrida au Venezuela… Et des projets pour la temporada 2019…. En France ¿En Espagne ¿ “Pas mal de choses sont en train de se mettre en place des deux cotés des Pyrénées mais il est encore trop tôt pour en parler…”

Simon Casas envisage de poursuivre son expérience du tirage au sort… “Le bombo, pour moi une excellente chose, pour l’aficionado aussi, il permet de sortir de l’emprise d’une partie du mundillo affairiste et ouvre des possibilités de cartels plus originaux. Et ça me plait bien.”

Qu’est ce qu’il lui manque aujourd’hui pour remater tout ça…”Rencontrer le toro dont je rêve, à Madrid de préférence, un toro brave qui me permette d’exprimer ce que je ressens en moi, avec pureté et beauté, con sentimientos y toreria…et sortir par la Grande Porte”

Leçons de tauromachie à La Belugo ou Charlotte Yonnet l’avait invité à toréer trois toros de sa ganaderia. Trois tios dans le type de la maison, combattifs avec leur lot de complications, brave et encasté le second…. Qu’importe pour le madrilène, on s’y met devant et on toréait…. Avec engagement et poder, la main gauche efficace et esthétique, les terrains et la distance toujours adéquates….

Reportage et photos : Thierry Rippol

Javier Cortes-reportage

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