« Prêt pour tout ce qui se présente à moi »
Entretien : Thierry Rippol (toreria.net pour vuelta)
Miguel Ángel Pacheco est né à La Línea de la Concepción, cette ville où la Méditerranée rencontre l’Atlantique, où les rues sont parfumées par l’odeur du poisson frit, ou le flamenco envahit les tavernes, où Camarón y épousa Dolores Montoya, une gitane de la ville, sur cette terre dominée par le Peñón de Gibraltar, une terre taurine aussi toute proche de Los Barrios, d’Algeciras, de San Roque
C’est là qu’est né le 5 novembre 1997 Miguel Angel Pacheco et qu’il y prit l’alternative le 20 juillet 2018 avec pour parrain Antonio Ferrera et pour témoin El Fandi…. Mais l’an dernier à Vic Fezensac, les aficionados ont découvert un « ange » héroïque dans l’enfer des Dolores Aguirre… Il remplacera Roman blessé dans la foulée, mais ce sont les portes de Saint Martin de Crau, d’Ales et de Céret qui se sont ouvertes à lui cette année….
Il devait venir à La Belugue, à l’invitation du club taurin La Unica pour tienter avec Octavio Chacon et Alberto Lamelas six vaches de Yonnet…. Le coronavirus en a décidé autrement mais nous avons pu l’interviewer en espérant la tenue de la Feria de a Crau.
Rencontre :
-Saint Martin devrait être ta présentation dans notre région..
De matador ici oui. Mais ce n’est pas ma présentation en France puisque l’année dernière j’ai déjà fait mes débuts à Vic Fezensac et à Bayonne. En tant que novillero, j’ais également toréé à Vic deux fois, à Carcassonne deux fois aussi ou j’ai été déclaré triomphateur avec les Miura, à Roquefort, Vergèze, Boujan-Sur-Libron et Parentís. Je suis très satisfait de mes passages en France.
-As-tu des antécédents taurins ? Pourquoi avoir voulu devenir torero ? Tu es passé par l’école taurine de La Linea ?
Non, dans ma famille il n’y a pas de toreros, mais mon grand-père aimait beaucoup le monde des toros et c’est de là qu’est venu ma passion et que j’ai voulu être torero.
J’ai commencé dès l’âge de huit ans à l’école taurine de Linea dirigée par Juan Carlos Landrove et c’est là que mon histoire a commencé jusqu’à aujourd’hui
-Tu as eu un beau parcours en non-piquée et en novillada piquée, dont pas mal en France. Pourquoi ?
C’est vrai, depuis mes débuts, j’ai toujours travaillé dur pour atteindre mes objectifs et en tant que becerrista, j’ai été finaliste des sans chevaux d’Andalousie, j’ai également été finaliste à Madrid du concours de Canal + et obtenu de nombreux prix comme celui de Canal Sur, celui de Gor, du trophée de la Mesilla de Oro, vainqueur dans La Rioja, à Cascante, etc. Et pour ma dernière saison en non-piquées, j’ai toréé 31 courses avant de débuter avec les castoreños en coupant quatre oreilles et deux queues. Et là j’ai passé deux saisons dans le haut de l’escalafon car, je le pense, j’ai toujours été très bien préparé et concentré sur toutes les opportunités.
-JC Landrove fut ton professeur et aujourd’hui il est ton apoderado, comment cela fonctionne ?
Il est toujours mon professeur et aussi mon apoderado. J’ai de très bonnes relations avec lui car depuis que je suis entré à l’école il a toujours misé sur moi et on travaille dur en se faisant confiance pour que tout se passe bien et que je réalise mon rêve, être figura del toreo
-2018 l’alternative mais ton parcours est surtout celui des ganaderias dures Un choix, une obligation pour toréer ?
En 2018, j’étais déjà prêt à franchir ce pas, depuis c’est vrai, j’ai eu pas mal de courses dures auxquelles j’ai répondu en montrant que je suis prêt pour tout ce qui se présente à moi. Je suis satisfait aussi de combattre ce type de toros car pour moi, c’est un défi important à chaque fois.
– Avec quel torero tu t’identifie tu le plus?
Je m’identifie entre autres à Miguel Ángel Perera. Pour moi c’est un torero très poderoso, et en plus il a beaucoup de classe et un courage froid.
C’est un très grand torero qu’il faut suivre.
-L’an passé à Vic, devant les Dolores Aguirre tu as marqué l’aficion torista française… Cela t’a ouvert des portes, St Martin, Ales, Ceret… Et en Espagne ?
La corrida de Vic devant les Dolores Aguirre a été un après-midi qui a beaucoup compté, l’aficion torista française a vu un torero sur et efficace qui peut affronter ce type de toros. Grâce à cette course, j’ai pu affronter le lendemain toujours à Vic les Pedraza de Yeltes et avoir un poste à Bayonne. En France j’ai gagné quatre contrats pour cette année et j’aimerais bien confirmer à Madrid pour pouvoir m’ouvrir d’autres portes en Espagne et en France.
-Qu’espères-tu de ces opportunités ?
Donner le plus de satisfaction aux aficionados et partager ces moments. Je suis très heureux de toréer et c’est aussi un privilège de pouvoir tuer ce type de corrida.
-Que peut-on te souhaiter pour 2020
Pour 2020, j’espère une saison où tout se passera comme je l’espère après une année de préparation dure et intense, et bien que nous vivions tous une catastrophe avec le COVID-19 et des ferias taurines suspendues pour le moment, j’espère que tout sera résolu bientôt et qu’on reviendra bientôt à la normale. Une belle saison approche pour moi, j’espère que je pourrai en profiter et faire le plus de chemin en tant que matador de toros….
Ojala !