Noticias : entretien avec Robert Margé qui a fait de sa vie un rêve

30ans après la création de la ganaderia

Entretien-Margé

Entretien réalisé par Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)

Après une corrida qui fera date le 16 juillet 2023 à Madrid et deux autres du même niveau à Béziers puis à Nîmes, les 30 ans de la ganaderia de Robert Margé ont été fêté au firmament de l’élevage brave, et pas que français….

« Pour moi les trois lots ont le même potentiel mais ce qui a magnifié celui de Madrid, c’est que la corrida était télévisée et qu’elle a été vu par des dizaines de milliers d’aficionados, et surtout coté espagnol… »

Avec une corrida complète, combattue sur le sable de Las Ventas, la ganaderia de Robert Margé est entrée dans l’histoire en devenant le deuxième élevage français, membre de l’Association des Éleveurs Français de Toros de Combat, a obtenir son ancienneté à Madrid après Hubert Yonnet. Avec en plus la reconnaissance de la redoutée Asociación El Toro de Madrid qui l’a mise dans sa liste blanche. 

Si à Madrid, le 5eme, « Picasso », avait la classe et le fond pour ouvrir la grande porte, à Béziers ce fut « Revilla », N° 170, qui a été gracié Carlos Olsina et « Pays d’Oc » qui eut les honneurs d’une vuelta posthume avant que « Albe » le second lidié à Nîmes ne connaisse les mêmes honneurs…

L’histoire de R.Margé débute à Celleneuve, un quartier populaire de Montpellier, elle se poursuit dans une agence bancaire avant de se lancer en 1978, à 24 ans comme manadier en achetant le fond de la manade de la Compagnie des Salins du Midi. En 1989, il entre à la direction des arènes de Béziers avec Simon Casas et Luc Jalabert, de s’initier à l’apoderamiento en 1993 en devenant celui de Marcos Sanchez Mejias et surtout dans l’hiver 93/94 en montant sa ganaderia avec des bêtes de Cebada Gago, de Santiago Domecq puis de Nuñez del Cuvillo… Avant de commencer une belle aventure en 1995 avec Sébastien Castella… Une ganaderia trentenaire qui monte en puissance jusqu’à sa reconnaissance au plus haut niveau et un ganadero comblé qui depuis peu est le président de l’Association des Éleveurs Français de Toros de Combat… Tout en s’occupant de la gestion du fer d’Ave Maria en partenariat avec les héritiers de Philippe Pages, en Andalousie ou il passe une semaine par mois et préparant un livre sur l’histoire de sa vie…

« Ce n’est pas la première année ou je connais d’aussi bons résultats, à Palavas, Vic, Nîmes, Mont de Marsan ou Zaragoza ou j’avais triomphé en 2017 se souviennent encore des Margé. C’est cette régularité, due en très grande parti à une génétique maîtrisée qui est notre capital confiance et qui nous permet de voir l’avenir sereinement… »

A l’origine, des bêtes de Cebada Gago dont les meilleures mères ont été croisées avec des Santiago Domecq d’origine Jandilla puis peu après la même choses avec un lot de Nuñez del Cuvillo, le tout formant aujourd’hui le cheptel du domaine des Monteilles qui se partage plus de 1500 ha à Fleury d’Aude, la ou le fleuve vient se jeter dans la mer

« Aujourd’hui, mon rêve ultime serait la Maestranza de Séville, sortir dans trois arènes de 1ere catégorie en Espagne, retourner à Madrid, à Zaragoza en 2025 ou 2026. La beauté de nos toros, leurs jeux dans l’arènes, leur race et noblesse et surtout leur régularité peuvent nous permettre d’y croire…Pour cette année, on va aller à Béziers, Nîmes, Dax pour la 1ere fois et une corrida est programmée à La Brede… »

Si Olivier, son fils, s’investit et participe intensément à la ganaderia, en plus d’avoir prit la suite de son père à la tête des arènes de Béziers avec Sébastien Castella et Simon Casas, c’est le gendre de Robert Margé qui est le plus impliqué dans la gestion de l’élevage.

Béziers-Margé-Olsina-indulto

« Vincent Chaptal, c’est un peu mon bras droit, il a commencé ici à l’age de 20 ans et il s’est formé à mes cotés et l’on partage la même vision, les mêmes objectifs, les mêmes réflexes… »

Mais pour R. Margé, le bonheur n’est pas que dans le pré. Il vit avec toute sa petite famille autour de sa maison avec Françoise son épouse, l’ancienne Reine d’Arles. Olivier, Estelle et Caroline les sœurs jumelles sont là tout près avec ses petits-enfants…

« Nous en avons quatre, Nais, Aubin, Mathis et Emma et cette année on va devenir arrière grands-parents. Olivier est là et bien là, les filles sont plus impliquées avec leur mari dans l’événementiel avec La Bâtisse, leur élevage de porc noir de Bigorre ou d’Angus… »

Si un livre vient de sortir sur le ganadero, lui est en train d’écrire celui sur sa vie, moins taurin mais plus intime… Retiré officiellement du circuit depuis le début de  2021, il ne peut pas s’empêcher de rester actif.

 »Je suis un type heureux aujourd’hui. Je prends du temps pour moi. Ce que je ne faisais pas forcément avant. Je vivais à plus de 100 à l’heure. Ce qui m’a valu en avril 2007 à Séville, un infarctus. Mais si mon parcours est exceptionnel, c’est surtout celui de toute une famille.

En fait, j’ai rêvé ma vie et j’ai fait de ma vie un rêve… »

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