Noticias : entretien avec Andy Younes qui attend patiemment son heure

Après le marché de Noel à la manade Clauzel

Mont de Marsan-Andy Younes-Virgen Maria

Entretien réalisé par Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)

Lors du marché de Noël organisé par Caroline et Alexandre Clauzel, au Mas du Ménage, le matador de toros arlésien était invité à tienter aux côtés de « Victor », le novillero de la casa. Becerras de la ganaderia Pages-Mailhan dont la première permit à Andy Younes de s’exprimer avec un toreo très abouti, créatif, avec du temple et des rondeurs, de gala même avec la main gauche…

A quelques jours du 25 décembre, je pense que tu as fait ta lettre au Père Noël ?

« Se voir offrir un tentadero en cette période, c’est un peu féerique non ! Il y a toujours une ambiance un peu particulière, festive et en plus j’en un autre de prévu avant la fin de l’année. C’est déjà de beaux cadeaux en attendant les autres qui sait ? »

En 2022, un seul paseillo pour un festival en novembre ou il a intégré le cartel à la suite de l’empêchement de Curro Díaz. C’était à Vauvert pour l’hommage à Manolo Vanegas, et au final il indultera le toro de Robert Margé… En 2023, il s’habillera deux fois de lumières mais au Pérou en janvier…

« Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je n’ai quasiment pas toréé mais c’est dans ces moments-là que j’ai senti une évolution dans mon toreo. C’est cette année que j’ai le plus approfondi ma tauromachie, que j’ai le plus progressé. Mais il faut rester patient »

Comment on se prépare, s’entraîne quand on n’a pas de moyens, pas de mécènes…

« Je fais du physique et du toreo de salon comme tous les autres toreros, je m’entraîne beaucoup avec Victor et j’essaye de profiter au maximun des sorties au campo, travailler le plus possible face à chaque animal »

Les arènes de Mexico devraient réouvrir très prochainement… Tu as obtenu ta confirmation d’alternative à la Monumental lors d’une corrida à Istres… Qu’en est-il aujourd’hui ?

« L’annonce est très récente et rien encore n’a été annoncé officiellement. Pour moi personnellement rien n’a filtré mais cela avait été annoncé publiquement lors de cette corrida à Istres, j’espère que ça va revenir d’actualité… »

Andy Younes, après un brillant cycle novilleril, à prit l’alternative à Nîmes le 16 septembre 2017 à Nîmes avec José Maria Manzanares et Alejandro Talavante face à un toro de Nuñez del Cuvillo, sortant par la Porte des Consuls avec trois oreilles coupées aux cotés de Juan Bautista son parrain… Il se présente à Arles pour Pâques l’année suivante et indulte un toro de Jandilla, « Lastimoso ». Dans la foulée, à Nîmes il coupe deux oreilles, puis en août il sort à hombros des arènes des Saintes Maries de La Mer avec trois oreilles dans son esporton avec Juan Bautista lors d’un mano à mano… Suivent Saint Gilles, Nîmes en septembre en remplacement de Paco Ureña… En 2019 le nombre de paseillo se réduit à deux, le Covid passe ensuite par là. En 2021 il a toréé 5 corridas, deux fois à Istres, à Riscle, Châteaurenard, Saint Martin de Crau une saison marquée par un triomphe à Istres en coupant les deux oreilles d’un toro de Pagés Mailhan qui devait l’envoyer à la Mexico… Pourquoi plus rien depuis deux ans ?

« C’est très compliqué, les cartels sont bouclés très, trop longtemps à l’avance et ne laisse quasiment aucune place pour un torero qui triompherait et qui mériterait de rentrer dans d’autres cartels. Aujourd’hui, il y a aussi beaucoup plus de matadors de toros français. C’est très bien mais ça complique encore plus les choses. Je vais encore attendre patiemment que mon heure vienne comme je le fais depuis deux saisons. J’ai connu des triomphes importants et je sais que je suis capable de le refaire … »

Sans apoderado ni aide aucune, comment essayer de trouver des contrats ?

« Il me faut taper aux portes mais je n’appelle pas toutes les empressas car si c’est pour essuyer systématiquement des refus, c’est fatigant. Je contacte celles où je pense avoir une certaine légitimité et quand on sait que le Sud-Ouest est encore pas mal réticent aux professionnels français, ça réduit les perspectives d’autant et, c’est très bien qu’il commence à y avoir des toreros là-bas… Sans compter de nombreux mano à mano qui ne se justifie guère et qui font sauter des postes pour des matadors de toros »

Alors comment te positionner ?

« Quand on voit les parcours d’Emilio de Justo, de Borja Jiménez, de Fernando Adrian qui ont attendu leur chance pratiquement sans toréer pendant des années, je me dis que je ne suis pas le seul et que bien d’autres sont dans ma situation… Ces dernières années j’ai revu ma vision de la tauromachie et ce qui m’encourage à persévérer c’est que je m’aperçois qu’en travaillant, mon toreo évolue, progresse… Je crois qu’il faut simplement que je sois patient… »

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