Il coupe trois oreilles. (vidéo)
Photo et CR : Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)
La 18ème et peut-être la plus aboutit de sa carrière après deux faenas de très hautes notes, l’épée à son second, le privant d’un triomphe plus important encore… devant un No hay billetes affiché. Si A. Roca Rey passa discrètement par la cité des Antonins, El Rafi a démontré qu’il pouvait rivaliser avec le haut de l’escalafon, sa sortie a hombros s’évadant avec l’épée… Avant le bal des sobreros et des boiteries, les Garcigrande permirent aux trois toreros de s’exprimer lors d’une corrida sans picadors ou presque, les deux du torero biterrois et surtout le 1er d’El Rafi, affichant une noblesse sans faille.
D’entrée Sébastien Castella plaça la barre haute devant un toro à la noblesse idéale. A la cape et surtout avec la muleta avec une entame de faena à genoux avant de lier des superbes séries des deux bords, rehaussées de naturelles de gala avant final encimista et une épée caidita efficace. Son second évalué avec un quite par chicuelinas y tafalleras, foncera dans le leurre du biterrois dans une réception par des cambiadas maison avant de se livrer face à la douce maîtrise totale et dominatrice d’un Castella au sommet de sa tauromachie qui mettra les 12000 spectateurs debout en fin de cycle, l’épée hélas et le verduguillo limitant l’octroi de trophée mais pas le triomphe.
Face à un premier noble mais juste de fond et après un superbe quite d’El Rafi, le péruvien ira décrocher une petite oreille en s’investissant dans un final recentré d’un ensemble d’intensité inégale, le Garcigrande ayant du mal à tenir la distance avant une demie épée suffisante. Puis sortit le 1er boiteux du jour, remplaçait par un 1er sobrero de Juanpedro tout aussi boiteux puis par un second du même fer qui s’éteignit très vite comme ses frères de la veille, Roca Rey insista sans intérêts avant d’en finir d’une lame basse, se désintéressant sous quelques sifflets de son adversaire qui luttait contre la mort !!!
El Rafi est passé tout près du bonheur total en s’égarant avec l’épée après une prestation superbe, des largas de rodillas d’ouverture aux mises en suerte par chicuelinas marchées en passant par une faena toute en douceur et rondeur initiée les deux genoux sur le sable avec quelques séquences vibrantes… 12000 spectateurs restèrent suspendus à son ultime geste … Dommage. Le nîmois ira attendre a porta gayola son second enchaînant par quatre largas de rodillas d’énorme envie, mettant le public en ébullition, y répondant en se décidant de banderiller lui-même son toro. Une première paire superbe et sur le retour le Garcigrande se casse une patte… L’ultime sobrero du fer de Fernay sera accueillit de deux faroles à genoux avant de partager avec Thomas Ubeda un superbe tercio de banderilles ponctué d’une énorme ovation. Après une première série pleine de promesse, le toro se dégonfla en passant en mode défensif jusqu’à l’extinction… El Rafi dut abréger d’une épée efficace, le public demandant une oreille, justement refusée par le palco… La vuelta ne se justifiant guère même si son rêve et son cœur énorme lui auraient valu de triompher…
Six toros de Garcigrande, avec du tamaño mais moins de tête, deux sobreros de Juan Pedro Domecq et un de Fernay
Sébastien Castella (Deux oreilles et oreille après avis)
Andrés Roca Rey (Oreille !! et silence après avis)
Raphael Raucoule « El Rafi » (Vuelta après avis et vuelta !!)
Pst : Angelras, No hay billetes sous un ciel printanier avec passage nuageux. Ovation pour S. Castella avant la sortie du 1er toro, ovation qu’il fit partager à ses compañeros…