Mont de Marsan : oreille et blessure d’Emilio de Justo face à de durs Victorino

Vuelta pour Juan Leal. GALERIE PHOTOS
Mont de Marsan-Emilio de Justo-cornada

Pour la dernière corrida de la temporada française, la féria d’automne de Mont de Marsan rendait hommage à Victorino Martin père, décédé l’an passé à 88ans. Cette journée particulière le fut d’autant plus pour Emilio de Justo. Il eut la tristesse d’apprendre tôt le matin le décès de son père et prit la décision de toréer en sa mémoire. Durant sa faena, il reçut un coup de corne de deux trajectoires de 8 et 13cm à la cuisse gauche. Le temps estival a incité les aficionados réticents à garnir à plus de ¾ les gradins. Un succès populaire pour les organisateurs pour une après midi avec de l’émotion. Avant le paseo, Christophe Andiné fut en charge de rendre hommage à Victorino Martin avec la présence de José Luis Palomar et Francisco Ruiz Miguel. Luis Francisco Espla, n’ayant pas pu venir, le trio de la corrida du siècle de Madrid n’a donc été que partiellement réuni. Malgré un problème sonore, une partie du public fut irrespectueuse en discutant et en n’écoutant pas le discours. Un manque de respect. Une minute de silence fut respectée ensuite à la mémoire du père d’Emilio.

Après ce moment d’émotion, les écarteurs landais Baptiste Bordes et Thomas Marty avec le sauteur Fabien Napias ont mis le feu aux arènes en affrontant un toro de Jalabert très mobile. Deux écarts pour Baptiste, plus un troisième près des tablas, deux écarts pour Thomas Marty dont le meilleur de la tarde et deux sauts pour Fabien Napias.

Mont de Marsan-Thomas Marty

Les toros de Victorino Martin, de présentation variée, furent dans l’ensemble compliqués et exigeants, discrets au premier tiers. Intéressants les trois premiers.

Luis Bolivar (silence, silence après avis et silence) fut quelque peu décevant. Le premier toro fut très tardo pour s’élancer à la cavalerie où il ne s’y employa pas. Exigeant sur la corne droite, il obligea le colombien à lui servir des séries courtes mais sans parvenir à le dominer. A gauche, le toro fut dangereux, sans possibilité de passe. Son second sortit avec du gaz, tapant fortement le burladero sans conséquence. Il fut quelconque au cheval. Bolivar fut discret face à un adversaire noblon mais fade, il fut trop distant et fit durer sa faena sans grand intérêt. Face à l’ultime, qui le mit en difficulté avant de tenter de rejoindre le callejon sans y parvenir, il fut appliqué mais fade, toréant trop avec le bout de la muleta en se mettant en plus en danger. Le toro fut réservé mais ne fut pas totalement exploité.

Emilio de Justo (1 oreille avec blessure) serait sans doute sorti en triomphe des arènes sans cette cornada. « Mocito » numéro 104 sortit avec du gaz et fut bien reçut par un Emilio décidé. Après un bon tercio de banderilles d’Angel Gomez et de José Manuel Valcarce, Emilio brinda sa faena au ciel avec beaucoup d’émotion. Il débuta par le bas avec autorité et domination. Sur la corne droite, les muletazos sont donnés avec un grand temple et de la profondeur, il ralentit la charge en tutoyant les anges, une pureté si rare, sans tricher. Mais le toro est un Victorino, dès qu’il prit la corne gauche, il lui infligea une cornada. Après un passage à l’infirmerie, il revient en piste avec de fortes douleurs, pour donner une dernière série à droite encore plus exceptionnelle que les précédentes et conclut en deux temps avant de repartir à l’infirmerie puis à l’hôpital de Mont de Marsan. Sa cuadrilla lui porta l’oreille méritée.

Juan Leal (vuelta après avis et silence après 2 avis) amena au centre le très exigeant et superbement armé toro « Bohonero » qui donna du fil à retordre à la cuadrilla. Très exigeant, il possédait beaucoup d’émotion dans ses charges. Juan Leal fut appliqué et lui donna les passes une à une mais sans pouvoir transmette d’émotion. Il aurait peut être été préférable d’aller au combat avec une muleta autoritaire et en avant. Le cinquième ne se livra pas, ni à la pique ni au dernier tiers. Juan Leal fut discret et fit trop durer sa faena avant de sécher avec les armes.

GALERIE PHOTOS

Mont de Marsan-Victorino Martin-galerie2018

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