Oreille pour Castella et Colombo (vidéo). GALERIE PHOTOS
Après les adieux de Padilla aux arènes en matinée, les aficionados n’étaient par contre pas au courant que l’après midi, les arènes de Dax allaient fêter les 10ans de l’indulto de « Desgarbado » toro indulté de Victoriano del Rio qui avait créé une polémique. Si Bruel était là, il aurait donné rendez-vous dans 10ans, même endroit…même polémique. « Lebrero », petit toro de 490kg, numéro 106, né en mars 2014, de robe colorada fut gracié par le président Guy Bournac qui aura quand même ordonné, à Ginés Marin, à trois reprises de le tuer mais oublia de faire tomber les avis et s’inclina face à l’insistance du torero et du mundillo. Un toro très noble et mobile mais qui fut discret et économisé à la pique car juste de force et donc très incomplet pour être reproducteur. C’est le torero lui-même qui a commencé à interroger le public en montrant l’épée alors que celui-ci ne demandait pas grand-chose. Puis il a suffi d’une personne qui crie indulto pour que d’autres autour suivent et se disent qu’il faut suivre cette mode. Car si l’on devait compter les mouchoirs, la pétition serait sans doute minoritaire. Entre ceux qui crient « indulto » et les autres « mata lo », le président entend juste un brouhaha. Et il a fait le choix de suivre l’avis des professionnels dans le callejon qui pensent d’abord à leur marketing. Ce qui semble être une erreur. L’an passé, Juan Bautista avait coupé une queue historique après une grande faena dans les arènes de Mont de Marsan. Un an après, le public parlait encore de la faena de Jean Baptiste. Mais l’an prochain, parlera-t-on de la grande faena de Ginés Marin ou de l’indulto? Les gens parleront sans doute de l’indulto et auront oublié le nom du torero…dommage.
Toros de Santiago Domecq correcte de présentation, nobles et mobiles mais juste de forces. Discrets sous le fer.
Sébastien Castella (1 oreille et ovation après 2 avis) reçut discrètement le premier toro de la tarde qui finira par une vuelta de campana. Face à un animal juste de forces, Castella parvint à lier des séries rythmées grâce à son métier et domina son adversaire noble mais fade. Le quatrième fut économisé avec deux petits picotazos car juste de force également. Après un brindis à l’assistance, le biterrois donna une faena bien construite mais trop longue pour un final plus laborieux et accroché alors que le public avait lui décroché.
Ginés Marin (2 oreilles symboliques et ovation après avis) reçut par de belles véroniques le second toro. Il mit bien en suerte à deux reprises son adversaire face à la cavalerie avec élégance. Le toro se défend sur la première rencontre, ne s’investit pas dans le peto. La seconde fut mieux mais il fut économisé et ne s’employa guère. Quite discret de Colombo face à un animal qui fléchit des antérieurs. Ginés Marin réalisa par la suite une grande faena qui ne cessa d’aller a mas. Le toro est une machine à charger et fait l’avion avec classe dans la muleta du jeune Marin. Mais cette grande faena laissa donc un parfum d’inachevé avec l’indulto. Face au cinquième, il ne s’engagea pas beaucoup, toréa avec distance, abusant du pico, le triomphe était déjà assuré.
Jésus Enrique Colombo (silence et 1 oreille) dut capter l’attention du public au troisième, distrait par les évènements. Il le reçut par des véroniques à genoux. Il banderilla correctement son adversaire mais servit par la suite une faena irrégulière, sans rythme. Le Santiago Domecq fut noblon mais fade et juste de forces. Face à l’ultime, plus compliqué donc plus intéressant, qu’il banderilla avec enthousiasme, il fut une nouvelle fois irrégulier. Après un début difficile où il perdit du terrain, il donna des séries rythmées et dominatrices avant un final plus laborieux et accroché. Il servit des bernadinas serrées avant de loger une lame tombée d’effet rapide.
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