Boujan sur Libron : Manolo Vanegas triomphe face aux Escolar Gil

Déception avec les Curés de Valverde
Boujan Manolo Vanegas


Photo et CR : Toreria.net pour Vuelta

Décidément cette année la météo n’est pas du coté des toros. On a eu tous les week-ends soit du vent, de la pluie, du froid glacial, à Boujan, samedi, c’est un violent orage accompagné de grêle qui à contraint les organisateurs à reporter la novillada d’Escolar Gil au dimanche matin. Des Escolar Gil qui ont apporté plus de satisfactions que les Cura de Valverde, décevants au possible sauf coté présentation irréprochable, le ganadero de Lanzahita fournissant aussi la non piquée du vendredi soir avec des petits gris plein de moteur, meilleurs par leur noblesse les deux derniers, surtout le troisième, honoré d’une vuelta posthume et qui aurait du laisser tous ses attributs à Angel Tellez, trop vert pour les conquérir (vuelta). Carlos Ochoa, qui débutait en piquée le lendemain saluera à cause d’une faena trop longue, silence pour Pierre Mailhan et oreille pour El Rafi au dernier… Juste à coté, le campo de feria, convivial et festif est le complément idéal pour cette feria du novillo.

  • Dimanche matin : Grande porte pour Manolo Vanegas

C’est sous un chaud soleil que se déroula cette novillada matinale avec une piste refaite à cause des pluies de la veille et décorée par des œuvres éphémères d’un artiste peintre. Les novillos d’Escolar Gil n’étant pas des novillos « artistes », ils les mirent en charpie sous les yeux du ganadero et d’El Fundi. Un lot assez desigual de présentation, y comprit coté armures, certaines plutôt décevantes, donnant du jeu dans l’ensemble, meilleur le quatrième, le troisième s’avérant le plus compliqué… avec aussi quelques déceptions coté piques et transmission au dernier tiers. Une nuit passée dans le camion à cause du report expliquant peut être en partie un certain manque de forces. Les trois novilleros vraisemblablement mentalisés sur le nom de l’élevage, restèrent en deçà face aux trois premiers mais se lâchèrent bien plus devant les trois derniers. 2/3 d’arenes, pst P Londero, plutôt mélomane hélas au vu des partitions offertes, saluts des banderilleros Raul Cervantes au 2°, Jesus Talavan au 4°, d’El Santo et Manolo de Los Reyes au 6°, applaudissement pour Javier Moreno qui piqua le 4°. Sortie à hombros de M. Vanegas sur l’air des … sardines

Manolo Vanegas (1 oreille et 1 oreille) M. Vanegas eut quelques difficultés pour conserver le sitio face au 1er Escolar Gil, juste de tête et de forces et sans éclats lors de ses deux rencontres. La faena finie par trouver sa bonne carburation sur les dernières séries avant une épée portée en s’engageant, valant à elle seule l’oreille qui lui fut concédée. Il reçut son second, cardeno oscuro, d’une larga de rodilla avant un excellent tecio de piques à trois temps, valant une ovation au piquero plus un joli quite du vénézuélien. Il commença sa faena sans peser sur son adversaire qui le rappela à l’ordre par une voltereta sévère. Poussé et conseiller du callejon par le ganadero et par El Fundi, il prit les choses avec plus de fermeté, imposant sa muleta dans des séries, la main basse avec plus de classe à gauche, offrant à tous les meilleurs moments de la matinée. Par trois fois il s’engagera pour estoquer sans résultats avant de conclure en se jetant à nouveau sur les cornes. Le public demandant et obtenant une oreille.

Juan Carlos Carballo (silence et 1 oreille après avis) JC Carbello eut du mal à se colloquer d’entrée avec le second novillo qui ira bien au cheval pour la première rencontre, pour la second c’est, sans raison que le cheval ira à lui pour un châtiment. Peu en confiance il torea sur le passage, la muleta à mi-hauteur et pourtant quand il baissa la main sur une série, le novillo lui montra le chemin mais il revint bien vite dans son travers. Et comme il ne s’engageant pas avec l’épée…. Le 5° fut applaudit et réceptionné de bonne manière avant de recevoir deux piques de bonnes factures mais qui hélas laissèrent le novillo sur la réserve. JC Carbello se mit devant avec beaucoup d’application pour lui déclencher les charges, gagnant peu à peu en intérêt et en qualité, les dernières séries à gauche restant le must de sa prestation avant une estocade sincère et un coup de descabello.

Tibo Garcia (silence après avis et vuelta) Le 3° d’entrée envoya un uppercut droitier à T. Garcia qui l’affecta beaucoup dans sa confiance. Malgré un brindis au maestro de Fuenlabrada, il recevra au 1er muletazo le même avertissement, obligeant a utiliser la gauche mais avec méfiance et comme il manque d’expérience avec seulement deux novilladas au compteur pour ce type de novillada, il dut, après un retour à droite tout aussi compliqué, se résoudre a conclure d’une épée incertaine. Il montrera un bien meilleur visage lors de la réception du sixième avec la cape et au début de sa faena après que l’Escolar Gil ait prit trois piques dans de bonnes conditions, légère la dernière. Bien commencé par de bonnes séries sur les deux cotés, le dernier tiers s’effilochera peu à peu pour être resté trop en retrait par rapport au novillo, le jeune tarasconnais concluant d’une demi-lame

 

  • Dimanche après midi : Déception ganadera

On attendait beaucoup de cette novillada du fer du Curé de Valverde, superbement armée bien que de type plus varié, tous les novillos ou presque étant applaudit à leur sortie en piste, les seuls auquel ils eurent droit. Mansos dans l’ensemble, ils manquèrent surtout de caste, ne se livrant jamais, véritable poison le 3°, seul le dernier avait une faena que Curro Duran effleura tandis que l’abnégation et l’engagement de Manolo Vanegas lui valurent sa troisième oreille pour son « doblete » dominical, Miguel Angel Leon s’arrimant lui avec vaillance devant le 4°… Pst A. Roques, 4/5 d’arènes sous un chaud soleil, salut du banderillero Cristopher Fourcart au 1er.

Miguel Angel Leon (silence et vuelta après avis) Deux cornes fines par le haut valent des applaudissements au 1er novillo de JL Couturier, très bien réceptionné par M.A. Leon. Deux passages sans éclats au piquero avant un début de faena plus que correct sur le piton droit mais très vite le « Curé » réduira ses charges lors du passage à gauche, freinant de plus en plus en s’avisant même et surtout à droite. Deux tiers de lames au même endroit en évitant l’aiguille. Sérieux et bien armé, le 4° sera fêté à son entrée en piste mais le ramage fut loin du plumage… Distrait, manso sortant seul du cheval, il mit les banderilleros en déroute avant d’imposer à M.A. Leon une tauromachie à l’ancienne qui impacta à juste raison surtout du coté droit. L’autre rive semblait présentée moins de difficultés mais le novillero de Gerena resta à très prudente distance avec le même toreo pour garder le public avec lui. Il arriva encore a arracher de méritoires derechazos avant de s’égarer avec les aciers.

Manolo Vanegas (silence et 1 oreille) Le joli « lucero » sortit de second, fut bien reçu, offrit deux belles arrancadas mais sans puissance et ne s’employa pas sous le fer… Il faillit réserver un mauvais sort à José Gomez aux banderilles avant d’afficher sans fadeur et des réactions réservées et incertaines au dernier tiers. M. Vanegas pour son troisième novillo du jour s’évertua à essayer de lui allonger la charge, y parvint en bonne partie en fin de parcours mais eut du mal pour conclure avec l’épée. Armé large le colorado montra d’entrée son manque de race et sa distraction. Il arriva très court et violent dans la muleta du vénézuélien qui s’appliqua pour l’intéresser en le gardant dans le leurre malgré des charges de plus en plus réduites et en tricotant du chef. Il ira avec vaillance et pundonor jusqu’au bout de sa faena à l’extrême distances des deux aiguilles avant de porter une estocade très engagée, lui valant un nouveau coup et la seule et méritée oreille de l’après-midi.

Curro Duran (silence et silence) Le 3° d’entrée ne se livra pas dans la cape de Curro Duran avant de se montrer plus spectaculaire lors de ses deux rencontres. C’est un « Curé » radicalisé, un poison, que l’on trouva devant la muleta du novillero d’Utrera, violent avec du danger prenant sévèrement deux fois le torero, sans mal mais l’intention d’en faire. A court de recours et d’expérience il eut du mal pour passer la corne acérée, concluant d’un bajonazo… Le fils du matador de toros du même nom hérita en dernier d’un autre superbe adversaire que le public applaudit et qui se montra à son avantage sur la première pique mais qui se fit, plus que prier pour la répétition. Manquant lui aussi de race et de classe, il avait un fond de noblesse que Curro Duran essaya d’exploiter mais sans s’y engager. Il s’appliqua, réalisa quelques jolies séquences sur les deux rives, plus récitées qu’inspirées, restant en deçà des possibilités offertes. Et comme il tua en plusieurs tentatives sans s’engagées, la petite oreille aperçu s’envola…Final décevant mais dont les organisateurs ne sont en rien responsables et qui ne doit pas faire oublier les efforts consentis pour monter ce type de feria bienvenue et qui mérite d’être plus soutenue par les aficionados.

 

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