Mont de Marsan : grand triomphe de sa majesté Ponce et d’Ivan Fandiño |

Toreo, Arte y musica. GALERIE PHOTOS

Pour le 22^ème paseo du maestro valencien Enrique Ponce dans ces arènes et pour fêter les 25ans de son alternative, la commission taurine avait décidé de l’honorer et de le confronter au triomphateur des trois dernières années du Plumaçon Ivan Fandiño. Deux toreros au profil différent mais ayant la même envie de triompher. A l’issue du paseo, Mme le Maire de Mont de Marsan Geneviève Darrieussecq et Guillaume Marsan, représentant de l’UCTPR ont honoré le maestro accompagné de l’hymne valencien. L’orchestre montois a également souhaité collaborer à cet hommage en interprétant pendant toute la tarde de somptueuses partitions musicales et a grandement participé à en faire une après midi spéciale. Les faenas furent accompagnées au son de : d’Ennio Morricone (film the mission), Deguello (Fort Alamo), le Concerto d’Aranjuez, Caridad del Guadalquivir, pasodoble Triste et Opéra Flamenca.

Les toros de Victoriano del Rio et Cortes (5^ème) de présentation moyenne et aux armures commodes, nobles, ont donné du jeu dans l’ensemble, permettant aux toreros d’exprimer leur art. Plus un sobrero de Juan Pedro Domecq (4^ème bis) venu en remplacement d’un Victoriano aux cornes abimées, fut comme ses frères de la veille fade et sans charge.

Enrique Ponce (1 oreille après avis, vuelta après avis et 1 oreille après avis) a donné trois leçons de tauromachie par sa classe, son intelligence et sa douceur. Le premier toro s’employa sous la cavalerie. Sa majesté donne ensuite le ton de cette tarde, faena pleine de grâce, et de douceur, le noble toro est autant captivé par la muleta de Ponce que le public. A son second, la douceur de ses muletazos et son temple font ralentir la charge de l’animal, Ponce se relâche et envoute les arènes. Le cinquième est un toro de Cortes qui ne transmet pas mais l’intelligence et la patience d’Enrique feront chavirer également les gradins. Ponce est un seigneur, et malgré ses échecs avec les aciers et les descabellos, les arènes se levèrent et saluèrent avec respect et révérence le Maestro.

Ivan Fandiño (1 oreille après, ovation et 2 oreilles) se devait d’être à ce rendez-vous. Il connait un début de saison difficile et a suscité quelques doutes sur sa capacité à tenir le rang de figura. Hier au Plumaçon, on a retrouvé le grand Ivan Fandiño. Il monta crescendo, prenant confiance à lui. Sa première faena alla a mas et il servit des naturelles templées de hautes tenues, conclue d’une épée en deux temps et tombée. Son second aux cornes abimées fut renvoyé illico aux corrales et fut remplacé par un Juan Pedro Domecq qui s’arrêta vite comme ses frères de la veille. Ivan fut autoritaire et l’obligea à continuer sa charge. Face à l’ultime, il donna tout pour ne pas laisser Enrique sortir seul à hombros. Il veut recevoir son adversaire à genoux et près des planches mais le toro ne sera pas du même avis, et obligea Ivan à s’avancer. Ivan ira alors avec la même détermination le recevoir au centre de la piste par deux largas des rodillas et chicuelinas. Le ton est donné. Après un quite de Jérémy Banti, il offrit une première série pleine d’émotion. Le toro a du fond, et le basque le conduira avec profondeur et rythme sans baisser d’intensité et saupoudré de superbes naturelles templées. Ivan Fandiño est de retour et Enrique Ponce restera éternel.

La sortie a hombros du mayoral sera quant à elle très discutable et peu justifiée au vu de la pauvre qualité de son bétail.
Enhorabuena à tous les musiciens de l’orchestre montois pour ces moments, à qui l’on doit en grande partie la réussite de cette tarde spéciale.