Sérieuse tarde de toros. GALERIE PHOTOS
Malgré un début pluvieux, les aficionados ont vécu beaucoup d’émotions dans les arènes du Pesqué. Une présentation sérieuse des toros, des hommes combattant avec leurs armes, des premiers tiers brillants, le tout organisé par des gens passionnés pour des aficionados passionnés. Comme quoi, il est encore possible de voir en piste des toros astifinos, « limpios » comme cela devrait être partout. « Yegüizo » un grand toro de Dolores Aguirre a conclu une belle après midi de toros. Présidence : Renaud Maillard. 3/4 d’arènes. Petite pluie puis soleil entre les nuages. Gabin Réhabi, excellent au premier tiers, remporta le prix du geste taurin et celui du meilleur picador. Accessit à Titi Agudo. Francisco Montero reçut le prix de la meilleure estocade.
Les organisateurs avaient concocté un desafio entre deux ganaderias triomphatrices des années passées. Les toros portugais de Veiga Teixeira, de bonne présentation et sérieux, se sont plutôt distingués au dernier tiers, avec de la noblesse mais aussi un manque de force et de fond. Les toros de Dolores Aguirre, plus charpentés avec en prime un très sérieux cinquième toro digne de Madrid ont mis les piétons à l’épreuve avec de la caste et de la sauvagerie. Avec pour conclure un très grand toro, « Yegüizo » numéro 40, né en décembre 2020, brave lors des quatre belles piques, et encasté par la suite fut récompensé d’une vuelta posthume fort méritée.
Luis Gerpe (silence et ovation après avis) eut affaire à un sérieux toro de Dolores Aguirre qui rencontra la cavalerie à quatre reprises mais sortant seul du peto en manso. Il tira des muletazos méritoires face à un animal qui chercha à partir dans sa querencia. Il accueillit le Veiga Teixeira en avançant vers le centre. Il s’appliqua dans la lidia avec une mise en suerte par des chicuelinas marchées. Le toro tenta de lever le cheval sans avoir la force d’y parvenir. Il tenta de s’arrimer face à un adversaire faible et court de charge sans transmission. Il reçut en plus une voltereta en insistant.
Juan de Castilla (1 oreille et vuelta) affronta d’abord le toro portugais, plus petit de gabarit et juste de force mais noble dans le dernier tiers. Après un début à genoux sous la pluie, il lia des séries droitières avec rythme. Le toro baissa rapidement de régime malgré une musique tardive puis conclut d’une lame entière. Face à un splendide tio de Dolores Aguirre mais discret au cheval, il livra un combat méritoire face à un toro digne de Madrid gardant la tête haute avec une corne droite plus haute que le colombien. Il fut vaillant et conclut comme il put.
Francisco Montero (silence et 1 oreille après avis) hérita du meilleur lot de l’après-midi. Il partit à porta gayola pour accueillir le Veiga Teixeira puis enchaina par une larga avec détermination. Appliqué dans la lidia, le toro alla à trois reprises au cheval avec de la distance. Tardo, il s’élança ensuite avec alegria. Après un début posé par le bas, il ne profita que partiellement de la noblesse de son opposant. Il servit une belle série gauchère avec un toro qui humilia museau au sol puis le final fut brouillon et conclut d’une lame de côté. Face à l’ultime, ce grand toro de Dolores Aguirre, il eut le mérite de le mettre en valeur avec quatre belles piques de Gabin Réhabi. Le Dolores renversa le cheval sur la première qui dut être changé par précaution pour trois autres piques prises en braves, poussant encore à la quatrième rencontre. Grand tercio et grande ovation à Gabin Réhabi salué par un public debout conquis par sa prestation. « Yegüizo » garda du jus pour la suite et se montra encasté et exigeant dans ses embestidas que tenta de canaliser Montero sur des séries vibrantes. Il n’arriva à pas à amener le toro à contre querencia qui resta maitre en piste sauf au moment de l’estocade, où il logea une bonne entière au deuxième envoi.
En matinée, un trophée pour Nino Julian
En matinée, le nîmois Nino Julian a coupé la seule oreille face à une imposante et compliquée novillada d’Aguadulce qui n’avait pas d’eaux douces mais plutôt piquante dans leurs comportements. Sérieux de présentation, les novillos ont mené la vie dure aux novilleros et aux cuadrillas. A noter la très belle lidia de Mathieu Guillon face au très exigeant novillo de clôture.
Jesus de la Calzada (silence après avis et silence)
Nino Julian (1 oreille et silence)