Trophées généreux et longue tarde. (Vidéo)
Photo : P.Charmasson – CR : Thierry Ripoll (Toreria.net pour vuelta)
En ouverture de cette Feria des Vendanges, l’amphithéâtre romain avait revêtu ses plus beaux atouts pour une corrida “lyrique” célébrant les 150 ans de la naissance de l’opéra « Carmen » de Georges Bizet. La suite de fut pas du même tonneau, une corrida qui se termina sous les lampions, longue et ennuyeuse, de par le jeu limité des toros de Victoriano del Rio et, hormis T. Rufo, deux toreros plutôt hors tempo, sans conviction Talavante, qui hérita il est vrai du moins bon sorteo, peu inspiré Castella sur le timing de ses faenas
Sébastien Castella subit d’entrée une voltereta puissante, se sauvant de la corne par un farol inspiré. Le biterrois enchaîna par une larga de rodilla avant des capotazos allurés. Il débuta sa faena, assis sur l’estribo avant des séries ambidextres de belles factures mais, juste de forces et de fond, le Victoriano ne valorisa pas le final du cycle avant une mise à mort en trois coups. Après un quite par chicuelinas et tafalleras et le salut de ses banderilleros, S. Castella débuta sa faena au centre du ruedo par cambiadas serrées, son adversaire ayant une excellente corne droite, l’autre étant plus réservée, l’entame se fit avec noblesse et mobilité sauf qu’a trop vouloir en faire, la suite se dilua et le final s’avéra accroché et brouillon. L’épée en place mais longue d’effet, aida un pavillon à tomber.
Alejandro Talavante hérita en premier d’un toro sans fond ni classe, aussi bien à droite qu’à gauche ne permettant pas à la faena de décoller. Conclusion par entière au second voyage. Son second ne sembla pas non plus l’inspirer d’autant qu’il était du genre fade et inconsistant, le torero de Badajoz, soufflé par le public, fit interrompre la musique généreusement offerte. Final en deux essais.
Tomas Rufo aura interprété les meilleures partitions du jour. Face à son 1er il débutera par une vibrante série à genoux avant de lier d’excellents enchaînements sans trop l’obliger. Mais malgré ce, le Victoriano baissera de ton malgré l’insistance positive du toledano. L’épée caida n’empêchera pas l’oreille de tomber. Tout était parti pour le mieux avec le dernier toro qui affichait un bon son sur ses deux pitons sur des enchaînements inspirés avant un double extraños qui surprirent T. Rufo et dont le Victoriano ressortit avec une patte cassée. Fin de l’épisode par une entière efficace avec en prime une seconde oreille synonyme de sortie en triomphe !
Six toros de la ganaderia Victoriano del Rio de tamaño varié, assez sérieux de tête mais s’éteignant tous plus ou moins rapidement en cours de faena par manque de race surtout. Seul le dernier, « Cantaor », semblait avoir plus de fond mais il se cassa la main gauche en cours de faena… Face à la cavalerie, de la routine des deux puyazos, seul le 3eme s’y engagea avec plus de décision.
–Sébastien Castella (Silence après avis et oreille ! après avis)
–Alejandro Talavante (Silence et silence)
–Tomas Rufo (Oreille !! et oreille !)
Pst : J. P. Fournier, maire de ville, pour le moins généreux. 8/10 d’aforo sous un ciel estival. Salut des banderilleros José Chacon au premier et de Raphaël Viotti au quatrième. Apparition rapide de trois antis après la mort du 3eme toro, un seul gagnant la piste avant d’y être promptement évacué…
Décorum, signé par l’artiste nîmois Jules Milhau, avec à la baguette, Rudy Nazy et l’Orchestre Chicuelo II, accompagné des artistes lyriques, la mezzo-soprano Valentine Lemercier, le baryton Frédéric Cornille et le ténor espagnol Ignacio Encinas. Scénographie de Patrice Blanc avec les ballets de la compagnie « Las Estrellas del Sur » de Marion Deleria, les numéros équestres de « Campo Flamenco » de Mélanie Bayle et des écuries « Voltéo » de Manon et Julien Perrin, et les attelages de Christian Dubois.
Galerie photos de Philippe Gil Mir
