Avec les toros de Pedraza. GALERIE PHOTOS
Il y avait bien longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de monde sur les tendidos pour la corrida des fêtes d’Aire sur l’Adour. Avec un temps agréable, un cartel avec deux anciens triomphateurs aturins et une ganaderia dont le nom résonne dans le Sud-Ouest fut peut-être la clé du succès populaire. Cependant le bilan artistique, décevant, ne fut pas au rendez-vous. Malgré la faiblesse des toros de Pedraza, certains offraient leurs oreilles. Mais avec des épées qui ont déraillées et des faenas inabouties, tout fut réduit au silence avec une course longue, trois heures de temps sans rythme. 2/3 d’arène environ, présidence : Marc Amestoy
Les toros de Pedraza de Yeltes de bonne présentation, lourds et hauts, ont globalement manqué de force pour dévoiler tout leur potentiel. Leur noblesse ne fut pas forcément exploitée. Mais c’est leur manque de transmission et leur faiblesse qui domina. Au cheval, seul le quatrième se distingua vraiment avec plus de force. Intéressant le troisième et quatrième.
Manuel Escribano (silence et silence) n’a pas convaincu et ne fut pas dominateur. Le faible premier, pourtant monopiqué, fléchit des antérieurs à plusieurs reprises. Le sévillan servit une faena adaptée, avec des muletazos lents afin de maintenir debout son adversaire noblon. Le quatrième fut le plus intéressant au cheval, en venant avec alegria et bravoure sous le fer. Après un tercio de banderilles de bonne facture avec notamment un quiebro à la troisième paire, il resta en dessous des qualités du toro. Faena timide où il subit plus qu’il ne commande avant de s’éterniser avec les armes.
Morenito de Aranda (silence et silence après avis) se distingua surtout cape en main. Il lia des séries de véroniques en avançant vers le centre à la réception de ses deux adversaires. Appliqué dans la lidia, il dut faire économiser son premier opposant au premier tiers après une belle poussée sur la première rencontre. Averti à droite sur la première passe, il continua à bâbord avec autorité mais le toro, faible, s’éteint rapidement. Face au cinquième, il montra l’envie de bien faire. Il resta prudent et tira quelques muletazos méritants cependant. Il sécha avec les armes et obtint seulement un avis avec une présidence très complaisante.
Carlos Olsina (ovation après 2 avis et silence après avis) affronta un bon exemplaire de Pedraza qui se montra bravito sous le fer malgré un manque de puissance. Il profita au début de la noblesse du toro pour lier des séries intenses mais son manque de douceur et de constance amena un travail décousu sans parvenir à exploiter toutes les qualités du toro. Il connut des difficultés avec le descabello et la présidence ne lui donnera pas le troisième avis. L’ultime qui enleva la porte dans le tunnel, fut protesté et les premiers tercios sont réduits au minimum. Il servit une faena brouillonne à un adversaire fade et court de charge avec une fin de faena plus joviale que dominatrice. Il connut une nouvelle fois des difficultés pour conclure avec le descabello qui fit raisonner les sifflets au lieu d’un possible trophée.