Le colombien se distingue. GALERIE PHOTOS
Pour la première corrida de Toros y Salsa 2025, les organisateurs dacquois ont reconduit la ganaderia de Margé après avoir donné des frissons l’an passé. En tauromachie, il est difficile de prévoir le résultat en avance et il ne faut pas s’attendre à voir la même chose d’une année sur l’autre. Malgré une nouvelle fois, une présentation remarquable, ils furent moins encastés que l’an passé mais firent régner le danger en piste, mettant à l’épreuve et en difficulté les piétons. Il fallait être fort physiquement pour sortir sur ses deux jambes. Avec au cartel, deux toreros durement blessés les jours précédents, il fallait donc garder des forces pour tenir jusqu’au bout. Pour cela, Molina et Juan de Castilla laissèrent souvent leurs cuadrillas gérer les lidias complexes du premier tiers donnant des sueurs froides et qui furent souvent chaotiques, ce qui n’arrangea pas les affaires, en accentuant les défauts des toros, les rendant encore plus durs à manier. Cependant chacun fit l’effort selon son niveau et ses moyens sans abandonner, montrant du courage. Ciel nuageux. 2/3 d’arène. Présidence : Jérôme Sarciat.
Sérieusement présentés, armés vers le ciel, les toros de Margé n’ont pas épargné les cuadrillas. Malgré des lidias mal exécutées, les toros ont déçu au premier tiers, s’employant peu, sortant seul, mansos la plupart et sur la défensive. Le premier puissant au cheval mais juste de force fut noble. Le second manso au cheval mais avec une belle corne droite ensuite. Durs et âpres les suivants laissant régner le danger. Le second et quatrième tentèrent de voir de plus près derrière les tablas et les burladeros.
Esau Fernandez (ovation et silence) accueillit ses deux adversaires a porta gayola. Le premier toro, un joli sardo, ne se fit pas prier pour aller au cheval, puissant à l’impact mais qui fléchit des antérieurs à la sortie. Fernandez débuta par cambiadas au centre et profita de la noblesse du Margé pour lier des derechazos rythmées. Le toro baissa de régime dès que la musique tardive raisonna. Il se fit secouer à son suivant lors de la porta gayola avec un toro qui se freina au dernier moment. Le toro déborda la cuadrilla pour un premier tiers chaotique avec seulement une seule pique (la première manquée ne fut pas mise en place). Etonnant d’avoir changé le tiers, ce qui rendit le tercio de banderilles complexe et dangereux. Faena discrète, sans solution face à un toro manso, décomposé par la lidia.
Juan de Castilla (1 oreille et vuelta) fut le plus en vue de la tarde. Pour son retour en piste après sa grave cornada il y a tout juste deux semaines, il fut courageux et vaillant. Se défendant sous le fer, le Margé montra une belle corne droite, avec des charges vibrantes. Le colombien débuta à genoux puis lia des séries profondes à tribord. A gauche, ce fut plus compliqué avec un toro coupant sur l’homme. Alors que la faena s’acheva, la musique retentit, obligeant le torero à tirer une série de plus. Final par manoletinas à genoux puis il logea une belle épée un peu contraire. Le cinquième, mal lidié, mit du danger en piste. Cependant, le banderillero Marcos Prieto laissa deux belles paires de banderilles. Juan de Castilla fut vaillant, affronta le danger avec un toro court de charge et sur la défensive. Il conclut avec efficacité.
José Fernando Molina (silence et silence) reçut discrètement son premier opposant. Après un premier tiers décevant, il débuta à genoux avec une cambiada risquée. Il servit une faena autoritaire mais sans transmission avec des toques puissants pour une série droitière méritante mais brusque. Face à l’ultime aussi mal lidié, mais toréable, il resta distant, criant beaucoup avec des muletazos trop électriques malgré sa vaillance mais sans s’imposer réellement.
