Séville : grand triomphe de Pablo Aguado qui ouvre la Porte du Prince

De Picasso à Aguado, el Arte selon Pablo (vidéo)

Séville-Pablo Aguado-Prince

Photo : Plaza de toros de la Maestranza

Après des jours d’ennui dans la plaza de la Maestranza, la magie de ces arènes a opéré vendredi soir. Dans le montage du cartel, des enseignements peuvent être tirés. Une figura avec deux jeunes qui ont envie, voilà la recette pour voir un Morante sortir de son confort habituel quand il est aux côtés des Manzanares, Juli…

Les toros de Jandilla n’ont pas brillé hier. Ils ont manqué de race, de force et de caste. Seul le troisième faisant preuve d’une belle noblesse est à ressortir du lot. C’est donc uniquement grâce aux toreros que cette tarde restera mémorable.

Morante de la Puebla (silence après avis et 1 oreille après avis) accueillit le premier toro par de belles véroniques avant de voir son adversaire manquer de caractère. Le faenon d’Aguado réveilla le torero de la Puebla. Un brindis au public peu habituel, Morante débuta à genoux pour une première série de catégorie. Mais malgré son envie, son faible adversaire manqua de fond. Il s’engagea avec l’épée qui sera longue d’effet.

Roca Rey (1 oreille et ovation) Après un début en douceur, c’est le péruvien Andrès Roca Rey qui va allumer le feu en allant accueillir le deuxième toro à porta gayola avant d’enchainer par des largas et des farols qui vont faire rugir la Maestranza et déclencher la musique. Pablo Aguado alla au quite par chicuelinas auquel Roca Rey répondit. La vrai competencia est lancée. Faena débutée à genoux et méritante face à un adversaire sans race. Il tira le meilleur du cinquième mais sans transmission.

Pablo Aguado (2 oreilles et 2 oreilles) le sévillan a connu une grande après midi, toréant avec relâchement rythme et douceur. Il réalisa un chef d’œuvre dont seul les maestros Pablo peuvent exprimer. Un tableau de Picasso. Une faena courte de 5min45 avant de porter l’estocade. 6 séries qui ont largement suffi à faire chavirer les bateaux naviguant sur le Guadalquivir. Du premier au dernier mulatazos, tout fut limpide, temple et d’une classe exceptionnelle. L’arène a tremblé, les deux mouchoirs du palco tombèrent d’un seul coup. L’ultime fut reçut avec de la douceur qu’il remata par deux medias. Après la première pique, Le sévillan donna un quite majestueux, des véroniques profondes qui déclenchèrent encore la musique. Puis c’est au tour de Morante de montrer son inspiration que seuls les artistes peuvent avoir. Il ira sortir le toro du cheval par un quite quasiment disparu par « Galleo del Bu ». Cape sur les épaules et dans le dos que le jeune Joselito El Gallo avait remis au goût du jour en 1914 et que Morante a fait renaitre. Grand tercio de banderilles d’Ivan Garcia qui déclencha pour la troisième fois la musique. Nouvelle faena de qualité, donnant des naturelles d’une extrême douceur, temple. Le public est débout et acclame leur torero

El arte selon Pablo, nouveau prince de Séville.

Pour revoir la corrida c’est par ici

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