Mont de Marsan : deux oreilles pour le président de Las Ventas Justo Polo Ramos

Intéressante conférence à la peña A Los Toros
Mont de Marsan-Justo Polo Ramas-conférence

Pour la dernière conférence de l’année 2017, les socios de la peña A Los toros de Mont de Marsan et sa nouvelle présidente Dominique Desplats ont convié les aficionados vendredi soir, pour une soirée originale avec la venue de Justo Polo Ramos, inspecteur de police espagnol, délégué du gouvernement et président dans la plus grande arène du monde, à Las Ventas. Pendant plus de 2 heures, il a captivé l’assistance par l’intérêt de ses propos faisant preuve d’humour et de sympathie, ce qui pouvait paraître surprenant quand on le voit au palco de Madrid.

Justo Polo Ramos voulait être torero mais n’avait pas le courage (contrairement à son fils torero Leonardo San Sebastian) et préféra entrer dans le police. Il a travaillé entre autre dans l’anti-terroriste et les stupéfiants. En Espagne, la corrida dépend du ministère de l’intérieur, ce qui pourrait expliquer la présence d’un délégué du gouvernement.

Mais ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir monter au palco de Madrid. Ils doivent obligatoirement suivre une formation et obtenir un diplôme. Le palco madrilène est composé d’un membre de l’autorité, évitant ainsi toute corruption, un vétérinaire et d’un assistant technique. Mais ce n’est pas tout, il y a trois délégués dans le callejon qui sont en relation avec le président, plus les alguazils chargés de faire respecter la loi. Aujourd’hui, même s’ils ont le pouvoir de sanctionner les acteurs, ils ne le font plus. « par exemple, même s’il y a des recours, c’est compliqué d’infliger une amende d’au moins 600euros à un picador qui en gagne 800. »

Ils sont cinq présidents à officier à tour de rôle à Madrid et par ordre d’ancienneté. Le rôle du président commence 48h avant la course avec le premier puis le second reconocimiento, où la pesée des toros entraîne toujours des discutions tendues avec les trois vétérinaires présents et de l’éleveur qui ont tendance à vouloir rajouter des kilos en plus sur la balance. (Adolfo Martin le supplia un jour de ne pas mettre que son toro faisait juste 465kg, que Madrid allait le lui faire payer…mais au final le toro fut ovationné à sa sortie.)

Il fut question aussi du mythique tendido 7, disant que s’il n’existait pas, il aurait fallu l’inventer. Il reconnut avec humour, qu’il permet de mettre de l’animation dans les après midi d’ennuis. « Dans ma veste j’ai un mouchoir blanc comme tout le monde mais eux, je ne sais pas comment ils font, c’est même un drap vert qu’ils sortent, c’est la seule couleur qu’ils possèdent ».

Il dévoila plusieurs anecdotes avec humour, les insultes régulières qu’il entend et dont il est victime. Il rappela que la tauromachie est subjective, on a tous deux yeux, mais on ne voit pas forcément la même chose et comme le règlement, chacun a son interprétation. Mais au final, tout le monde souhaite que tout ce passe bien.

« Le public pense avoir toujours raison, ce n’est pas évident de dire à 23798 personnes qu’ils ont tord ».

Il raconta l’anecdote quand contre l’avis du public et des commentateurs de canal plus toros, il ne changea pas un toro de Cuadri, et qui au final c’est révélé être un bon toro. Le soir Manuel Caballero, consultant à la télé est allé le voir pour s’excuser, lui disant qu’il avait eu raison et que lui s’était trompé.

Il rappela aussi que les avis ne sont en aucun des sanctions seulement une indication de temps. Le temps a été défini dans le règlement, sinon les corridas n’en finiraient jamais comme lors d’un match de foot. « Pour certains, il faudrait faire comme au foot, avec un panneau et afficher le temps restant » dit-il avec humour. Et concernant le tercio de piques : « le président n’est pas responsable du mauvais déroulement du tercio de varas. »

La discussion aurait pu continuer jusq’au petit matin, mais comme dans l’arène il faut savoir conclure au bon moment. Une soirée captivante conclue autour des tapas y vinos.

La peña A Los toros vous souhaite une bonne fin d’année et vous donne rendez-vous en janvier pour une conférence avec un torero et en février avec les picadors Alberto Sandoval et Oscar Bernal.

 

Les commentaires sont fermés.