Noticias : 1859-2019 la ganaderia de Yonnet va faire 160 ans de toros

Charlotte entretient la flamme d’une ganaderia mythique
Yonnet Charlotte

Photo et reportage : Thierry Rippol (Toreria.net pour vuelta)

Le Mas de La Belugo, bâtisse du XVe siècle, est fermé, inhabité, depuis le décès d’Hubert Yonnet. Le Conservatoire du littoral, son propriétaire, et le Parc Régional de Camargue, son gestionnaire, laisse le bâtiment à l’érosion du temps… Un bail différent protège pour trente ans encore le bétail et les installations agricoles dont la bergerie et la placita de tienta…. Mais la aussi, guère de retour d’entretien malgré le montant des loyers. Charlotte, au caractère affirmé, animée d’une passion sans faille y croit encore…

Tout avait commencé quand Joseph Yonnet avait créé sa manade en 1859…. Valentin et Christophe ses enfants, puis Valentin puis Christophe jusqu’à Hubert ont poursuivit l’aventure avec l’histoire que tout le monde connait… En juillet 2014, ce dernier s’éteint…. Et depuis le nom de la ganaderia est évoqué avec des interrogations. Auparavant, son fils Christophe avait créé son élevage en 1989 avec des bêtes de son père. A son décès en juin 1996, sa veuve, Francine et ses enfants Joseph et Charlotte poursuivirent son entreprise et depuis 2009 ce sont ses deux enfants qui en ont prit officiellement les rênes…. En 1984, Françoise, la seconde épouse d’Hubert monte sa propre ganaderia avec des vaches de Sepulveda et des sementales de Yonnet… Aujourd’hui ces bêtes ont quitté le pays, c’est Jacques Mailhan, le tuteur de sa mère, qui avec son frère Pascal les ont récupéré avec le fer….

Que devient celui d’Hubert Yonnet ? C’est Charlotte qui l’évoque avec ferveur non sans une certaine fierté… « Au décès de papé, la ganaderia est passé en indivision. Myriam, mon frère et moi en avons la gestion, mais sur le terrain c’est moi qui mène l’élevage… » Les deux même en complicité avec sa mère. Son frère Joseph au prénom prédestiné pour prendre la relève de son grand-père ne s’est jamais vraiment impliqué dans l’élevage familial….

Yonnet Toro

Charlotte, elle, aime l’aventure. Elle à traversé la Patagonie, la Terre de Feu en kayak, à pieds, à cheval avec les gauchos chiliens et Adriana Karembeu pour une émission de télé… Et l’élevage du toro bravo c’est aussi une aventure, une autre aventure qu’elle a toujours vécu, auprès de son père Christophe d’abord, avec Quinquin, sa mère ensuite, aujourd’hui en assurant la suite de la dynastie…. « C’est pas facile tous les jours mais on ne peut laisser filer un tel patrimoine, alors on s’accroche… et les résultats encourageants de cette année m’incite à continuer dans cette voie… »

Jean-Baptiste, son cousin, est celui qui tiente ici l’essentiel des camadas…. « D’ailleurs il regrette de ne pas avoir touché notre toro aux Saintes, signe plus qu’encourageant, mais pour les autres, on essaye de ne faire tienter que des toreros qui acceptent d’être à l’affiche devant des Yonnet… Octavio Chacon, Javier Cortes…. »

Myriam, la sœur de Christophe, ancienne reine d’Arles, vit un peu plus éloigné des toros mais elle est en train de monter une association pour perpétuer la mémoire de son père et de ses ascendants…..

Les vaches de ventre des fers des héritiers de Christophe Yonnet (une quarantaine au Pebre) et de ceux d’Hubert (une cinquantaine à Tourvieille), sont élevées séparément mais aujourd’hui les mâles à La Belugo, se partagent les mêmes cercados, les mêmes affiches…. « Du temps ou tout marchait bien, mon grand-père a employé jusqu’à six personnes sur l’élevage. Actuellement on a un gardian David Fournier, mais je l’emploie le plus souvent à mi-temps car on n’a plus les moyens de faire plus…. Et les bêtes c’est 365 jours par ans, 24h/24… »

2018, fut une temporada intéressante et positive, des novillos ou becerros ont été combattus à Vauvert, dans des « concours » de ganaderias, à Millas ou à Bouillargues avec le prix à la clé. Un toro aussi à Saint Martin de Crau, aux Saintes Maries de la Mer et à Orthez…. Une seule corrida complète devait être lidiée à Ales, mais la météo à eu raison de l’affiche… et les toros vont finir dans des festejos de rue en Espagne… « Quel dommage !!! Un organisateur à voulu les racheter à l’assureur qui en était devenu propriétaire mais en vain… »

Pour 2019 il y a deux corridas qui attendent preneur, c’est en bonne voie pour l’une, une novillada également et trois non-piquées. De quoi fêter dans les arènes les 160 ans d’une ganaderia mythique et que les aficionados a los toros attendent toujours avec autant d’espérance ….

Reportage : Thierry Rippol (Toreria.net)

 

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