Béziers : retour sur la féria. Débuts décevants avec les toros de Cuvillo et Jandilla

Seul Léa Vicens sort en triomphe (Vidéos)

Béziers-Léa Vicens-2019

Retour sur la féria de Béziers avec les photos et Reseñas de Patrick Colleoni http://torobravo.fr/ et les vidéos de Feria Tv  http://www.feria.tv/index.htm

Jeudi 15 août : Corrida de la Méditerranée.

Béziers-castella2019

Les toros de Nuñez del Cuvillo programmés pour la corrida d’ouverture de la Feria de Béziers ont gâché cette première tarde par leur manque de race, et quelquefois de forces.
Le vent, sans être très violent, a gêné les trois toreros qui ont eu du mal à maîtriser les capes lors de la réception des toros, d’où RAS au capote pour saluer l’arrivée des bichos dans le ruedo.
Le décor de cette corrida de la Culture Méditerranéenne avait été confié au peintre Loren. Des tablas aux couleurs bleu et blanc rappelaient la Méditerranée toute proche, le Minotaure s’affichait sur les burladeros et son labyrinthe sur le sable du ruedo biterrois. Hélas ce jour la beauté de l’écrin fut ternie par le spectacle proposé !

Sébastien Castella (palmitas après avis et 1 oreille après avis) fit un peu trop piquer son premier, qui n’était pourtant pas un foudre de guerre, et qui accusa le second puyazo (pompé) au dernier tiers. Débutée main sur les tablas et poursuivie par doblones genou fléchi, la première faena ambidextre du biterrois fut de correcte facture, Sébastien s’appliquant à dessiner ses passes avec temple et douceur, mais le manque de présence de son opposant fit que l’ensemble resta dans les tons neutres. Au final, le Cuvillo se dégonfla. Castella tenta d’en tirer les dernières gouttes de jus dans un final encimista qui n’ajouta rien à l’affaire. Entière caidita pour parapher l’ensemble. Palmitas.
Le second toro de Sébastien afficha d’entrée un comportement réservé de mansote qui se confirma lors de la première rencontre avec le lancier, le bicho fuyant la pièce montée sous la première morsure du fer. Il y revint pourtant  brièvement. Bien décidé à triompher sur ses terres, Castella brinda au public une seconde faena qui débuta comme souvent par des passes cambiadas au centre avant de s’étoffer sur les deux bords malgré les derrotes en fin de passe du Cuvillo. Final par circulaires inversées et à l’endroit, puis par un toreo encimista qui montra que le garçon avait complètement dominé son adversaire. Entière presque en place (si on veut être précis, on dira un peu delantera, un peu latérale et un peu atravesada). Oreille avec forte pétition de la seconde que le palco refusa de valider, un trophée que Sébastien vexé jeta avant d’entamer sa vuelta.

Miguel Angel Perera (palmas après 2 avis et silence) inédit au capote, fit piquer légèrement à deux reprises son premier adversaire avant de composer une faena ambidextres très technique pour s’opposer à un vent souvent gênant, l’épée venant aider au dessin des naturelles. On retiendra une belle série de derechazos dessinés en courant bien la main avant un final encimista, l’ensemble manquant un peu de transmission du fait du manque de présence du Cuvillo. Entière caidita au second assaut, descabello. Palmas.
Le cinquième toro, abanto de salida, fut compliqué à fixer dans l’étoffe. Après un picotazo et une ration de fer de moyenne intensité, l’extremeño s’appliqua à intéresser le Cuvillo qui petit à petit prit confiance et collabora à quelques séries ambidextres. Mais très vite il se dégonfla et rompit le combat, sortant seul des muletazos et quittant la zone de combat. Il fit ainsi parcourir à Perera un bon tiers de la circonférence du ruedo avant d’être expédié d’une lame caida. Silence.

Toñete (silence après avis et silence après avis) ne fit pas mieux que ses collègues lors de la réception du troisième qui prit ensuite deux rations de fer d’intensité décroissante. Suivit une faena ambidextre orchestrée devant le toril, un trasteo inégal où le garçon alterna passages de correcte facture et gestes brusques et brouillons, l’ensemble résultant un peu décousu. Demi-lame trasera et tendida pour mettre fin au débat. Silence.
Le sixième ne lui permit pas de rehausser le niveau. Après deux piques sans éclat, le bicho passa en mode défensif et joua du couvre-chef. Toñete fit ce qu’il put, arrachant des muletazos forcément sans éclat. Quasi-entière en place pour mettre fin à l’ennui de cette tarde. Silence.

Vendredi 16 août : corrida mixte

Béziers-Léa Vicens-2019

Après trois-quart d’arène hier, bonne entrée pour ce second jour de feria avec deux tiers de remplissage des étagères pour assister à cette mixte qui opposait Léa Vicens à deux toros de Fermin Bohorquez, et Emilio de Justo et Pablo Aguado à quatre toros de Jandilla.
Quasiment sans faute pour Léa Vicens qui fut récompensée de trois oreilles (1 et 2) lui permettant de sortir à hombros par la Grande Porte des arènes du plateau de Valras.

Lea Vicens (1 oreille et 2 oreilles) Opposée à deux bons exemplaires de Fermin Bohorquez la nîmoise nous offrit deux belles prestations, bien rythmées avec élégance et précision. Les deux toros jerezanos dépassaient les 500kg. Ils étaient bien présentés, nobles et désireux de collaborer….Ils répondirent à merveille aux sollicitations de la cavalière.
Le meilleur fut le second, il laissa ses deux oreilles après une lame entière, quasi foudroyante, précédée d’un pinchazo sans lâcher le manche. La mort de son premier toro avait nécessité l’usage unique de l’épée cruciforme pour succéder à une entière légèrement trasera qui libéra une oreille.

Emilio de Justo (1 oreille et ovation après avis) Le premier combat d’Emilio de Justo débuta plutôt mal, le garçon se faisant enfermer dans les planches sur la seconde esquisse de véronique par le premier Jandilla et se voyant obligé de rompre le combat. La suite de la réception se fit en mode prudent. Après une première pique où le bicho souleva un peu le cheval, le cacereño se risqua à un quite par trois chicuelinas et demie avant de replacer l’animal pour une courte ration de fer. Pablo Aguado conclut ce premier tiers à l’identique du titulaire, rematant quant à lui son quite par une revolera. Joliment débutée par doblones genou ployé, la faena ambidextre fut de bonne facture, même si on peut reprocher au garçon de prendre la main gauche tardivement quand l’animal commence à réduire la voilure. Final par manoletinas précédant une entière contraire et foudroyante. Oreille.
C’est par des véroniques appuyées que l’extremeño conduisit son second Jandilla vers le centre où il le fixa par une revolera. L’animal poussa ensuite un peu la pièce montée lors de la première rencontre, doublant la mise pour une seconde ration de fer traserita. Brindée à l’assistance, la seconde faena d’Emilio fut plus inégale, le Jandilla derrotant en fin de passe et accrochant l’étoffe d’où quelques scories dans l’exécution des muletazos face à un bicho un peu tardo. Une faena au demeurant dominatrice, De Justo exprimant tout le jus d’un astado qui finit complètement essoré. Entière contraire au second assaut. Salut au tiers.

Pablo Aguado (1 oreille et silence) est un torero qui soigne le geste, un peu à la façon de Castella version nouvelle. Quand ça passe, c’est beau, quand le bétail ne s’y prête pas, c’est plus brouillon. Ainsi les véroniques de réception du troisième furent elles harmonieuses, la demie enganchée et la revolera correcte. L’animal insista sur le peto à la première rencontre, finissant par déséquilibrer le cheval qui finit au tapis. Le second puyazo fut un peu en arrière du point d’impact idéal. Emilio de Justo intervint au final pour un quite par deux véroniques et une media. Muleta en mains, Pablo retrouva l’harmonie et le rythme, signant une première faena ambidextre toute de temple et de douceur et justement dosée dans la durée. Conclusion par quatre naturelles de face, pieds joints et corps relâché avant une entière contraire tendida suffisante pour occire l’animal. Oreille.
L’ouverture du dernier combat se fit par véroniques et demie de note moyenne avant courte première ration de fer doublée d’une seconde un peu trasera. Muleta en main, face à un bicho aux cornes accrocheuses, le sévillan fit ce qu’il put mais l’ensemble résulta décousu, à droite comme à gauche. Quelques naturelles de meilleur son au final, puis une demi-lame contraire atravesada complétée par un descabello pour clôturer une tarde finissant hélas a menos.

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